Projets Manhattan
Résidence, études pour l’espace public
New York, U.S.A., 2007-2008
Bien que destinées à l’espace public, les Sculptures à Souhait ne sont pas que le produit de commandes publiques classiques. Cécile Pitois souligne que c’est d’abord son intérêt pour la ville et les gens, la vie sociale, qui la pousse à concevoir des projets pour l’espace urbain. Agissant de son propre chef, elle choisit elle-même les lieux de ses interventions qui ne sont pas dictés par leur visibilité mais plutôt par leur valeur sociale et symbolique.
7 MINUTES OF PEACE ~ Tribute to Philippe Petit – Étude, Ground Zero
C’est en passant régulièrement devant l’espace béant de Ground Zero lors d’une résidence à New York que l’artiste a imaginé ce projet. Il s’agit d’un hommage à la performance de Philippe Petit qui, en 1974, a parcouru sur un fil l’espace entre les deux tours du World Trade Center aujourd’hui détruites. Le projet est constitué d’une colonne monumentale s’élevant vers le ciel, surmontée par la silhouette du funambule. À sa base, un immense ascenseur cylindrique en verre propose un voyage solitaire d’une durée de sept minutes. Cette ascension accorde la possibilité de prendre un temps de recueillement, tout en offrant une vision alternative et silencieuse d’une ville toujours en mouvement.
A PIECE OF THE PUZZLE
Governor’s Island
Sur Governors Island, à peine un mile au sud de Manhattan, on a de New York une image de carte postale. New York est un mythe en soi : le lieu de tous les possibles, où l’on peut tout recommencer en partant de rien pour une nouvelle vie. Dans ce projet, l’artiste a imaginé installer sur l’île une lunette de longue vue kaléidoscopique. De là, on pourrait avoir de Manhattan une vision tout à la fois rapprochée et démultipliée, comme un zoom intérieur sur la réalité urbaine portant sur l’ensemble et le détail. Ce double mouvement entre la distance et la réalité immédiate est aussi celui qui amène à la conscience de soi, comme le suggère un « texte-légende» inscrit au sol.
WHISTLING BENCHES
The Ramble, Central Park
Sait-on qu’à l’intérieur d’une même espèce d’oiseaux le chant est différent d’un continent à l’autre ? Il s’agit de différences infimes, mais qui soulignent l’influence du contexte. C’est à partir, entre autres, de cette observation faite par des scientifiques que ce projet a été conçu. Dans un endroit retiré, dans les bois, l’artiste a imaginé des rochers-bancs permettant aux promeneurs de s’arrêter, d’écouter et d’apprendre le chant des oiseaux ; car le « texte-légende » dit que, si les oiseaux oublient leur langage, les hommes pourraient le leur réapprendre. La question se pose en effet de savoir comment préserver notre identité et notre propre mémoire dans une mégalopole, lorsque nous assimilons une autre culture et un autre langage.
